Avoir la force de ne rien dire.
S'abstenir
de
ceci
ou
de
cela,
dans
telle
ou
telle
circonstance.
« Je déménage sans souvenir aucun. » Catherine Ribeiro (plus)
La dernière fois que
j'ai essayé,
je n'y suis pas arrivé.
La prochaine fois que
j'essaierai
(de faire
ceci
ou
cela
ou
de ne pas faire
ceci
ou
cela)
j'y arriverai.
Parfois, faire en sorte
de ne pas penser plus loin
que le bout
de son geste.
Au sens
le moins métaphori
(pas) que du mot.
Il arrive que l'enjeu ne soit pas de réussir à ne pas penser mais au moins de réussir ne pas penser
à plus d'une chose.
Il arrive que l'enjeu ne soit pas de réussir à ne penser qu'à une seule chose mais
à plusieurs choses mais successivement.
Un peu comme un cœur de microprocesseur traite
une information
(qui pour lui en est une sans en être une)
après l'autre.
Cela ne laisserait pas d'être un peu pathétique mais reposant tout à fait certainement serait.
Il arrive toujours que l'enjeu ne soit pas
encore,
vraiment,
si peu,
à peine,
du tout,
de me faire Bouddha.
Mais entre ce renoncement jusqu'à une prochaine réincarnation et ne rien faire (ou continuer à trop en faire de manière vaine et,
en de certaines circonstances,
TAMASIQUE
aussi bien que,
à propos de
ça
ou
ça
RADJASIQUE), il y a un gouffre qu'il arrive que l'enjeu soit de combler au moins de quelques centimètres.
Sur Tamas et Radjas, ainsi que sur Sattva, le troisième et meilleur Guna, voir Svâmî Vivekânanda (1863-1902) — disciple et ami de Ramakhrishna (1836-1886), tous deux adeptes, créateurs et recréateurs d'une spiritualité radicale, libertaire quoique reliée à une discipline virtuose, non-ritualiste voire expérimentale quoique basée sur les héritages du Vedânta et de la religion hindou.
J'ai utilisé Tamas (tamasique) pour évoquer l'apathie et j'ai employé Radjas (radjasique) pour dénoter l'agitation ou excès d'activité.
Je ne saurais dire si, et le cas échéant de quelle manière, Bouddha, auquel il est inconsidérément fait référence ci-dessus, figure dans l'univers sacré hindou.
Je pourrais lui dire :
— Quand même, tu as 20 ans et on te la fait encore.
Mais elle pourrait me répondre :
— Tu as 58 ans et ne pourrait-on dire que sur tel ou tel on te la fait encore ?
En effet. Plus le temps et plus la réflexion et plus les leçons tirées et plus la lucidité relative..., plus les bévues se retranchent dans un coin et vers un point dans le meilleur des cas réduit mais pas pour autant disparu. Et je me dis parfois :
— Mon Dieu ! Que n'ai-je encore fait ou pas fait. Ou encore : ceci n'est-il pas, à nouveau et toujours, la réédition sous une autre apparence de la même bévue (tenace et protéiforme) ?
« C’est dommage que tu n’aies pas exprimé
tout ton potentiel poétique. »
dite dans un contexte qui accentue sa connotation désuète.