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dernière mise à jour : le 08.12.2015
Quand j'attends l'orage À propos d'un personnage pas blindé : Je ne me souviens plus laquelle Un beau couple Autre chose "Look the way she walks, hear the way she talks"* Les conséquences de ce qu'on fait Coïncidences Comment dit-on "hameau" ? Mademoiselle Lu Je disais Plus tard, Fausse radicalité, fausse finesse, théorie du complot
 crâne de moutoncrâne de mouton

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 Alterégoscopie / microroman

Mademoiselle Lu

faisait consciencieusement, sinon consciemment, en sorte de ne pas m'entendre.


 

Je disais

à mademoiselle Lu :

— Si vous gagnez vous perdez et si vous perdez vous perdez. Si j'étais vous, je changerais complètement mon fusil d'épaule (et quitterais cette autoroute dont les multiples sorties ne sont qu'une version sophistiquée et sophistique de l'impasse, pensais-je sans le lui dire).

Mademoiselle Lu m'a répondu :

— Comment ça ?


 

Plus tard,

Mademoiselle Lu m'a dit :

— Je suis intégriste mais pas dogmatique.

Cette remarque m'a laissé rêveur.


 Égoscopie / microroman

Quand j'attends l'orage

c'est mauvais signe. C'est que j'ai les nerfs en vrille et que j'attends la pluie comme comme un baume sur les blessures.

J'entends tonner sur la Lozère. Une colossale pyramide inversée formée de cumulus chargés de tourmente se déplace par ici, je crois bien.


 

À propos d'un personnage pas blindé :

2 choses qu'il aurait besoin de recevoir, auxquelles il aspire, qu'il aimerait qu'elles lui soient prodiguées :

l'onction d'un sommeil réparateur ;
la bienveillance d'un regard gratifiant.

3 mots qu'il accueille dans son panier à mots :

prodiguer ;
réparateur ;
gratifiant.

(«Car les mots au milieu des ténèbres ont un étrange pouvoir d'éclairement.»)

En attendant, il tue des mouches,

ce qui est toujours un succédané de puissance vengeresse. Car loin de lui l'idée de jouer à l'ange et de risquer ainsi de faire la bête.
Si sa carrosserie n'en sort pas remise à neuf, au moins n'est-il pas pollué par trop de toxines hypocrites. Loin de tout simulacre d'angélisme, il s'évite le poison d'un ressentiment non purgé.
Il a pour complice une araignée du soir qui fait sa toile au dessus de l'évier. Il se garde bien de la déranger et l'a promue au contraire au rang d'alliée dans sa chasse au diptère. L'octopode silencieux renforce son arsenal, aux côtés du ruban gluant de marque Johnson qui pend à la poutre et du torchon légèrement humide transformé en néo-massue.

C'est fait ! La dernière mouche est tombée sous le fouet... et (par la grâce d'une coïncidence !) une pluie fine et sédative répand son ondée sur les prés alentour comme une morphine sur les nerfs du névrosé.

Après quelques minutes de vigilance, dans l'hypothèse improbable, mais sait-on jamais, d'une mouche se relevant de son k.o. et de nouveau prête à en découdre, quand le silence de la mort régnera sans conteste dans la cuisine rendue à sa paix, le torchon qui a bien servi ira rejoindre la corbeille au linge sale.
 

Je ne me souviens plus laquelle

de mes anciennes amies avait inventé le personnage folklorique et allégorique du Professeur Ronchon.


 

Ma précipitation

explique ma confusion (ou l'inverse).


 Alterégoscopie / microroman

Un beau couple

Ils formaient un beau couple, mais pour l'instant fidèle à l'adage "pour vivre heureux vivons cachés". Par conséquent, personne ne le savait.

Elle était ferme et à cheval sur les principes, y compris dans les détails. Quant à lui, il fluctuait souvent (s'égayait, dérapait, louvoyait) dans les marges floues des résolutions qu'il avait prises et des règles qu'il s'était données. Il se disait : j'ai confiance en moi - qui est fort n'est pas rigide -, plier comme un cyprès dans le vent joue comme un tonique sur mon élasticité et je sais bien revenir à ma forme désirée sans préjudice pour le cap que je fixe à ma poussée.
Beau prétexte - Il était en réalité un assemblage complexe de sécurité intérieure et de complaisance.
Quant à elle, elle s'était modelée avec l'option angles droits. Autant pour les petites choses et à chaque heure du jour, que, pensait-elle, pour les grandes. Mais, les orientations d'ensemble nécessitant la coordination de facteurs nombreux et souvent éloignés les uns des autres, elle se trahissait parfois sur le fond (se contredisait) quand elle se concentrait sur les détails... Un peu ritualiste (intégriste ?) et un peu myope quand il s'agissait de prendre du recul et de situer toute chose dans un panorama.
Il lui faisait parfois remarquer quelque incohérence qui parfois compromettait (ou du moins compliquait) le vivre ensemble. Mais, le plus souvent, c'était avec tact qu'il jouait la mouche du coche, en s'excusant presque et en se gardant d'en tirer la moindre satisfaction, même momentanée, de supériorité.

En considérant l'objet ci-dessus ^, je constate (mais je l'avais plus pu moins perçu en cherchant à éviter les répétitions) que le registre sémantique de l'article de foi y est substantivé au moins six fois : "principe", "résolution", "règles", "cap", "orientation", "exigence". De manière moins synonymique, mais illustrant le même thème, j'ai usé des expressions "ferme", "à cheval", "mouche du coche". A contario (valeurs opposées dans le même champ sémantique) j'ai utilisé "fluctuer", "s'égayer", "déraper", "louvoyer".
Un autre champ sémantique (autre série de synonymes et d'antonymes) se greffe au premier : celui de la perspective, du champ de vision – là, se distinguent le nez collé à l'objet et le recul qui considère le tout dans une vue d'ensemble.
Conscient de la cuistrerie consistant à faire de ma propre parole un objet d'exégèse, je crains toutefois que le péché ne soit déjà consommé et, au point où j'en suis, je rallonge un peu la sauce :

^^ texte inspiré par une photo montrant des jambes, une paire féminine et une paire masculine, s'avançant dans une énergie qui me parut légère et complice.
Cette image a rencontré des problématiques qui m'intéressent et ont resurgi à cette occasion.

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2012/04/02/la-naissance-du-printemps.html
 

Autre chose

Ta censure est censurante. Ta timidité intimidante. Ton sentiment de culpabilité culpabilisant. — Quant à ta façon de placer autrui en étendage quasi-dissectif pour observation et inventaire des organes préalable à tout commerce relationnel..., cette façon de ne surtout pas entrer de plain pied dans un échange qui aurait l'aiguillage soudain vers une familiarité légitime comme déclencheur, cette presbytie mentale qui t'incites à tenir éloigné tout ce que tu contemples, tout cela donne à l'environnement dans lequel nous baignons l'allure d'un bain de glace qui ne favorise pas, c'est le moins qu'on puisse dire, l'aisance des mouvements.


 

"Look the way she walks, hear the way she talks"*

(Si vous n'êtes pas sensibles au versant abstrait des choses du sexe cette notule vv n'est pas pour vous)

Certaines d'entre elles étaient intenses, d'autres dans la ferveur. Celles dans la ferveur étaient toutes intenses. Mais il est une intensité sans ferveur. C'est peut-être à ce genre qu'appartiennent les femmes fatales, mujeres aranas** et autres mujeres trampas***.

* http://www.youtube.com/watch?v=rCGO8ad5M_c
** femmes araignées.
*** femmes pièges.

Pourquoi utiliser des expressions espagnoles pour évoquer les femmes fatales ? Ces dernières ne sont sans doute pas plus nombreuses sous les cieux hispaniques qu'ailleurs, peut-être même y sont-elles moins nombreuses.
S'aventurer dans le domaine des généralités n'est peut-être pas très pertinent.

Quoiqu'il en soit aborder ce sujet me conduit à José Ortega y Gasset. Dans un essai intitulé Meditación de la criolla (1939), celui-ci dresse le portrait idéal de ce type de femmes qu'ilnomme la créole, la criolla (Il en présente un profil idéaltypique - désolé pour cette expression un peu lourde à propos d'un texte certes rigoureux mais aussi sensible et vivant que son sujet). Ortega y Gasset décrit cette qualité d'intensité et de ferveur mêlées chez ces femmes « en luxe vital constant et multiforme » .

Il évoque à leur sujet

« le tremblement ému et émouvant de l'eau dans la source ».

Blanche Derval 1913

« Elle ne se défausse jamais, répond toujours — non qu'elle soit facile. Elle n'est pas femme facile dans le sens qu'emploient les hommes. Elle est tout le contraire : elle est exigeante, dit non à beaucoup de choses et à beaucoup de personnes, mais elle le dit avec ardeur, en s'intéressant à elles » .

Blanche Derval 1913

Une créole est, sur ce plan, le contraire d'une femme fatale (campée dans une indépassable indifférence) — la seconde partageant cependant avec la première une charge d'intensité.

http://www.payot-rivages.net/livre_Etudes-sur-l-amour-Jose-Ortega-y-Gasset_ean13_9782743612115.html
 

Les conséquences de ce qu'on fait

ne sont pas les plus graves.

Cette sentence ^^ est l'amélioration (à mes yeux de petit homme sur les épaules du grand) d'une de Marcel Mariëns dans laquelle ont simplement été inversés l'affirmatif et le négatif des verbes.
Le sens est le même mais moins immédiat dans la phrase transformée.
http://elisandre-librairie-oeuvre-au-noir.blogspot.fr/2011/02/erotique-subversive-avec-marcel-marien.html
Léon Spilaert. Pastel
 Hors-sujet (Le bon, le beau, les maux, les mots)

Fausse radicalité, fausse finesse, théorie du complot

Il est des façons de chercher à conjurer la duperie qui sont le meilleur moyen de s'y précipiter.

C'est un peu le « Qui veut faire l'ange fait la bête » de Pascal.


 

Coïncidences

Entre hier 1er septembre 2012 et aujourd'hui, je suis le sujet, ou l'objet, d'une coïncidence – ce que Jung appellait "synchronismes" et à quoi Breton se référait par l'expression que j'ai toujours trouvée absconde de "hasard objectif".

Dans le second chapitre de L'amour fou on trouve pourtant une définition moins lapidaire de cette classe de phénomènes

« Le hasard ayant été défini comme

« la rencontre d'une causalité externe et d'une finalité interne »

 ... ».

Cette définition biseautée attribue au hasard une qualité mixte entre objectivité et subjectivité, entre déterminisme et désir. Une telle présentation me paraît plus heureuse que l'adjonction fréquente et devenue routinière (ce qui est un comble) du seul qualificatif "objectif" au substantif "hasard".

Les improbabilités objectives sont sans doute en nombre infini dans un univers lui-même infini. Elles ne se hissent au statut de hasard remarquable que si elles trouvent à s'inscrire dans un champ de perception et de sensibilité.

Ce qui précède me justifie à écrire que d'une coïncidence qui me frappe je suis à la fois l'objet et le sujet.
Me justifie... peut-être, mais le mystère n'en est pas dissipé pour autant, pas plus que ma croyance en quelque chose qui simultanément m'éclaire et se dérobe. J'ai l'impression d'un croisement à la fois agréable et énervant où deux panneau bourgfacilités s'opposent, celle d'accepter un signe (une objectivité sybilline) et celle de disqualifier comme illusion caballistique la première tentation car elle élargirait indûment la sphère du signifiant, un ordre de phénomènes sans intention assignable mais dotée d'un sens. Sans pour autant m'abandonner à l'exaltation oraculaire, je penche plutôt vers la première option (acceptation du signe), la seconde (fermeture à toute logique intentionnellle) panneau bourgm'apparaissant comme un positivisme trop insensible et borné.
Par un piège caractéristique, il se peut que chaque option trouve de l'eau à son moulin dans la survenue ou l'absence de hasards troublants. À l'insensibilité (l'imperméabilité) correspondant une raréfaction objective des phénomènes ne cadrant pas avec le bon sens qui va de pair : moins vous y croyez moins cela vous arrivera. L'agitation des précipités, certains états d'esprit et conjonctures nerveuses (?) pouvant au contraire exciter, concentrer, densifier, favoriser les interventions du hasard.

"Coïncidence" c'est combien de points au Scrabble ?

Le samedi 1er septembre 2012, je suis accueilli chez un couple de jeunes retraités pour une enquête TNS-Sofres (en 2012, je boucle les fins de mois en faisant des enquêtes pour la Sofres). Pour répondre aux questions, le mari (= l'individu du ménage tiré au sort) interrompt la partie de Scrabble qu'il faisait avec sa femme. J'ouvre mon ordinateur sur un coin de la table où les pièces, le plateau du jeu et un dictionnaire resteront là, en plan, le temps du questionnaire. Je tourne de temps en temps mon regard vers le plateau pour tenter de lire les mots formés par les pîèces, sans succès, le plateau n'étant pas dans le bon sens et les mots n'étant sans doute pas des expressions courantes faciles à déchiffrer. — Le lendemain dimanche, je regarde un film de Claude Chabrol — Il s'agit du premier film que j'aie jamais téléchargé (piraté peut-on dire) par Bittorent — Vers le milieu du film j'ai la surpise de voir Michel Bouquet et Stéphane Audran agrémentant leur tête-à-tête par une partie de Scrabble.

Je précise que je n'ai jamais aimé le Scrabble et que cela faisait des années que je n'avais vu personne y jouer . D'autre part, la pratique en couple des jeux de société ou de cartes symbolise une sorte de bien-être qui, à mes yeux, n'est pas associé à une monotonie bas régime mais évoque une paix et une harmonie dont je me trouve actuellement nostalgique.

Deux coïncidences avec panneaux indicateurs :

Le mercredi 25 septembre 2013, je suis allé pique-niquer au Point Sublime, dans les gorges du Tarn — En repartant par la petite route qui rejoint Saint-Georges-de-Lévezac, j'apperçois un paneau indiquant Saint-Jory. Coïncidence : je viens de terminer la relecture d'un roman de Philip K. Dick, Ubik, dont l'un des personnages se prénome Jory.

Il s'agit d'un jeune homme conservé à l'état de semi-vie qui interfère avec la réalité — ou l'impression de réalité — d'autres personnages également en semi-vie mais plus affaiblis que lui. Il les parasite, profitant de leur faiblesse, et élargit à leur détriment son espace vital.
Sa vitalité ne lui donnerait-elle pas le pouvoir d'interférer avec le cours de ma journée  ? Je ne vais pas jusqu'à lui attribuer le fait que mon pique-nique était en partie raté. Ainsi, du chocolat imprudemment placé dans une poche de mon sac à dos a fondu au soleil, cataplasmant l'intérieur du sac, mon téléphone portable et mon humeur... C'est peut-être pour cela que je n'ai pas eu à cœur de faire un détour par Saint-Jory.

« – Ma ligne est parasitée par un intrus ! s'écria Runciter. Il a pris la place d'Ella. C'est insensé que des choses pareilles arrivent. Si je menais mes affaires de la même façon que vous...
– L'individu s'est-il identifié ?
– Oui, il a dit s'appeler Jory.  »
(Ubik – Philip K. Dick)

Pour mémoire : Saint-Jory est une fermette caussenarde isolée, bâtie en 1670, occasionellement occupéefermette 1670 comme résidence secondaire.
Le jeudi 10 avril 2014, j'ai pris de temps de m'approcher de l'endroit par un chemin envahi d'herbe et de fleurs. J'étais retourné au Point Sublime, sans gâchis cette fois — Juste un peu déçu de ne pas voir les vautours.

Le vendredi 21 mars 2014, au réveil, je note quelques bribes rescapées de mon – et entourant mon – dernier rêve de la nuit :

« Une femme assise devant un feu de cheminée. La maison ressemble à celle de ma tante Raymonde. je demande à la femme si la maison lui plaît. Elle ne lui déplaît pas. À moi non plus.
Je pense à Jacques Lacan (et Salvador Dali). »
(Mon cahier)

L'après-midi, je suis à Lacroix-Barrez pour une promenade après le travail — Je passe en voiture devant un panneau indicateur. Nom du hameau indiqué : Lacan !


 Relevé(s) du quotidien

Comment dit-on "hameau" ?

Dans la vallée du Lot, nord-Aveyron, ils disent souvent "village" pour signifier ce qu'un français standard nommerait "hameau". L'ensemble de deux maisons sur une crête peut même être qualifié de village. (Mais ils emploient aussi, panneau bourgselon la situation et dans un usage plus conforme aux normes nationales , le mot "village" dans le sens du français standard). — Par écrit, sur les panneaux indicateurs et sur les adresses, le village est ordinairement qualifié de "bourg". —"Centre-bourg", c'est par là... "M. X Le bourg 12560 Campagnac", le facteur saura trouver...

Il s'agit d'une forme d'inflation, où le mot du plus grand sert à désigner le petit. — Il serait prématuré, à ce stade, d'en tirer des conclusions.