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février 2007
dernière mise à jour : le 30.08.2013
De l'euphorie caféinée Occasionnelle levée...   Bonus  

Nicole GUIDI. encre

NOTES :

Arbitraire du signe linguistique

Un illustre penseur défendit (ou joua à défendre ?) l'idée contraire : dans le Cratyle, Platon met en scène un Socrate par moments aussi fumeux qu'enjoué qui situe la phonie des noms dans un rapport quasi mimétique avec les idées qu'ils signifient.

A l'opposé : la contingence des mots est une donnée de la science linguistique.
Dans Clefs pour la la sémiologie, Jeanne Martinet écrit : «Le lien du signifié "arbre" à la phonie /arbr/ n'est motivé par aucune raison naturelle ou logique. C'est pourquoi Saussure rejette ici le terme de symbole.»

J. Martinet mentionne l'arbitraire du signifiant pour aussitôt le juger trivial par rapport à l'arbitraire qui préside à la résolution du monde en signifiés : tout ce qui est dicible dans une langue peut ne pas l'être dans une autre. Les langues divergent dans leur manière vocale d'exprimer les choses mais aussi dans ce qu'elles sont capables de dire.

Animer un texte consiste souvent à le re-motiver

Ecrire "pipelette" au lieu de "bavard-e" motive doublement la parole : sur le plan phonique et sur le plan métaphorique.
A rebours, pipeau perdrait la grâce mimétique que /pipo/ lui octroie de se voir appeler, comme il est permis par le dico, "flageolet" ou "chalumeau". 

Orgone

Dans l'Analyse caractérielle Wilhelm Reich écrit : «Nous trouvons le rayonnement et l'athmosphère azurée de l'énergie d'orgone dans les merveilleuses créations d'un Van Gogh et non dans les oeuvres de ses contemporains académiques.»




Édito



Les deux premiers
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textes de cette page ont pour objet l'humeur.
Le premier évoque un état factice : artifice de sommet de carton-pâte, dépendance des tendances survoltées (phase haute) vis à vis des tendances dépressives (phase basse).
Le second parle de l'état bas. Ce thème surgit après une méditation sur un aspect du langage.
Le troisième est exclusivement une méditation sur les mots - méditation morale,
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à propos d'une tendance à privilégier le brillant du texte. Négligence vis à vis de l'Idée, provenant d'un abandon aux penchants esthétiques. Renoncement à toute rigueur par le triomphe d'un semblant mieux adapté à une demande surtout sensible aux sortilèges du paraître. Cette critique se présente sous forme poétique (disputant son espace face aux seules prérogatives du fond), au risque de reproduire ce qu'elle dénonce.


 Égoscopie / microroman

De l'euphorie caféinée


Ça fait longtemps que je n'ai plus éprouvé un bien-être optimiste et conquérant.
Cette humeur n'est pas un état que je me recommande. Je sais ce qu'elle a d'artificiel et d'intenable sur la durée. Ce n'est pas ainsi qu'on réalise. Il s'agit d'une revanche précaire sur une condition globalement éteinte, dont elle refoule la réalité mais qu'elle ne dépasse pas durablement. L'euphorie caféinée est un motif inscrit sur un fond déprimé.

Etat passager d'esclave ivre qui se croit soudain maître, mais dont cette croyance atteste à son insu la profondeur d'une déchéance qu'il jouit, dans des fastes imaginaires, d'exorciser en un fragile festival énergétique.


Il faut reconnaitre cependant à ceux qui sont le jouet de tels mirages, une certaine fraîcheur d'âme, une candeur non absolument dénuée de générosité, quand bien même leur comportement se teinte d'une composante variable d'agressivité, ce qui est souvent le cas. Le sens de la prudence baisse la garde. L'humeur entraînante prend le dessus.
Et ces comportements, les tempéraments plus équilibrées prémunis contre de tels errements, en ne risquant jamais de s'y faire piéger manifestent souvent, non une véritable maturité, mais la maîtrise de leur rôle social, balisé, acceptable.


Si je ne me plains pas d'être devenu inaccessible aux turgescences spirituelles signalées ci-dessus, je m'inquiète toutefois de ne plus jamais être effleuré par le moindre écho de ces tourbillons illusoires. A ce point débarrassé d'un moi intempestif, je crains que cela ne soit dû non seulement à un caractère plus lucide mais également, hélas, à une fatigue du corps et à l'évidence obstinée d'une existence décevante.



 Hors-sujet (Le bon, le beau, les maux, les mots)

Occasionnelle levée...  


Envie de m'arrêter pour quelques lignes à ce thème rebattu du rapport de l'apparence des mots avec leur signification.
La version actuelle de l'honnête homme se doit de posséder dans son petit bagage l'article selon lequel ce rapport est essentiellement dépourvu de raison.

Enrôlement d'un signifiant au service d'un signifié = produit arbitraire d'une convention.

Je ne parle pas de l'existence d'un signifié, qui répond toujours à un besoin pratique, intellectuel ou affectif..., mais de son association avec le signifiant auquel il délègue la fonction de le manifester.
Je ne parle pas de tous les signifiants, mais seulement des signifiants verbaux, des emballages linguistiques.


Dans l'aléa du brassage lexical, il peut cependant m'arriver de ressentir un accord entre la physionomie sonore d'un mot et sa fonction sémantique. Remarquer cette adéquation comme rareté signale encore comme règle générale le peu de connivence entre l'apparence du signe linguistique et son objet. Minoritaires sont les mots qui ne se réfèrent pas simplement à leur définition mais qui portent une véritable expressivité, une expressivité qui ne voltige pas hors du sens garanti par le dictionnaire, mais qui va dans le même sens que lui, renforçant son impact.

marasme appartient à cette minorité.


Blème et affublé d'un faux pli de chair pendante, collant au fond du plat au point de ne pouvoir s'en dégager, de tous les synonymes disponibles pour dire un délabrement languide, une déconstitution nauséeuse, celui-ci me paraît le plus apte.

La dépression, le malheur, la tristesse, le dégoût, l'overdose de misère et d'emmerdements, la démotivation, l'intégration dans la conscience intime d'une relégation vitale, le sentiment consécutif au constat de panade, le ça ne s'arrêtera donc jamais, le je ne sais plus quand ça a commencé et je ne crois pas que ça cessera un jour, le printemps sans floraison, le martellement dans la tête, la constriction de l'½sophage, le dérèglement digestif, tout ce qui se situe aux antipodes de l'orgone de Wilhelm Reich (concept beau et souverain même si les attendus théoriques peuvent en être délirants), tout ce qui s'oppose diamétralement à la limpidité et à la densité de l'inscription de l'être dans son milieu, je le trouve très bien nommé, communiqué, rendu tangible par ce  mot : marasme.





http://www.nicoleguidi.com Fontaine, pl. des Capucines Marseille. merci Lise
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 Hors-sujet (Le bon, le beau, les maux, les mots)

Bonus  


Au risque émoussé d'un sophisme impuni, perdre en chemin l'intention narrative pour fondre aux aléas bénévoles d'une euphonie mieux pomponnée.
Car si l'auteur opportuniste se complaît - à l'exception d'un scrupule vite noyé - dans un bain moussant de mots dodus, il sait que l'auditeur - mineur définitif - dans sa majorité fait pire, n'étant que le produit d'une disposition à gober tout ½uf, à l'avaler coquille incluse au vu convainquant de son ovale erronément perçu comme un label de qualité.

« ... il y a bien des villages où on la prendrait pour la reine ; et c'est pourquoi nous appelons les sonnets faits sur ce modèle-là les reines de village. » Blaise Pascal